lundi 22 juin 2009

Forest: La prison est une torture

Des prisonniers ont fait passer l'info, à travers les visites, que le jeune de 23 ans qui est mort il y a quelques jours, est décédé suite à des injections de calmants données par des gardiens. Ceci nous rappelle le meurtre de Fayçal il y a moins de trois ans. Lui avait été assassiné par des matons avec des injections d'Haldol lorsqu'il se trouvait dans un cachot.

A la limite, peu importe ce que a été "la cause" de son mort, car en prison, chaque mort est toujours un assassinat. Que ce soit le suicide, provoqué par le fait d'enfermer quelqu'un et de lui faire subir un regime d'autorité absolu; que ce soit la drogue, consommée comme ersatz pour une évasion, souvent trafiquée à l'aide des gardiens; que ce soit le tabassage, outil omnipresent dans chaque taule qui fait partie du carcéral et n'en est pas une abjection, que ce soit le meurtre pur et dur, comme injecter des calmants, torturer quelqu'un jusqu'à la mort,.. la prison est une machine à broyer des êtres humains.

Voici le tract, que vous pouvez bien sûr imprimer et diffuser vos mêmes dans vos environs ou endroits préférés:


LA PRISON EST UNE TORTURE

La prison, à Forest comme ailleurs, c’est l’humiliation, le tabassage, le cachot, l’isolement, la nourriture insuffisante, la cellule insalubre, l’abus. La prison, c’est donc la torture tout comme la privation de liberté, la peine, l’enfermement lui-même est une torture.

La torture, c’est enfermer quelqu’un dans une cage, lui faire subir un régime d’autorité absolu sur son esprit et son corps, le tabasser quand il revendique sa dignité.

La torture, c’est priver quelqu’un de nourriture, de l’heure de promenade, de coups de téléphone, comme ça se fait à la prison de Forest. C’est jeter quelqu’un dans un cachot sans lumière, sale, pourri, comme ça se fait à Forest et ailleurs.

La torture, c’est la peine octroyée par la Justice et son cirque de juges, de procureurs et d’avocats. Une peine qu’ils imposent au nom d’une Loi qu’on n’a jamais choisi et qui ne défend que les intérêts des puissants tandis que ce sont eux qui bombardent des milliers de gens, qui nous condamnent à la pauvreté, qui nous enlèvent toute perspective de vie.

La torture, c’est aussi la pauvreté imposée à la majorité des gens sur cette planète, c’est la contrainte de réduire sa vie à une recherche perpétuelle et sans issue d’argent, c’est l’anéantissement de l’individu par des structures
autoritaires comme l’Etat, l’usine, la propriété, l’école, la religion, la famille.

La torture, c’est ce qui fait survivre cette société.

CONTRE LA TORTURE
DESTRUCTION DE LA PRISON

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A FOREST

Début juin, des gardiens de Forest ont voulu raccourcir le temps de préau qui est déjà limité à une heure par jour. Les prisonniers se sont opposés à cette nouvelle coercition. Les gardiens ont ensuite puni certains prisonniers en les privant de la possibilité de téléphoner. Un prisonnier se trouve actuellement en grève de la faim contre les conditions infâmes et les punitions par des matons qui se prennent pour des justiciers.

Le 7 juin 2009, un homme de 23 ans a été retrouvé mort dans sa cellule. Les causes de sa mort ne sont pas encore connus. Nous ne voulons rien savoir de leurs enquêtes à la con: CHAQUE MORT EN PRISON EST UN ASSASSINAT.

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LE CIRQUE ROMAIN, les punitions en public, les coups de fouet, la guillotine, le gibet… la prison. On pourrait dire que le pouvoir a toujours exercé toutes les abjections nées avec lui à l’encontre des victimes qu’il se choisit, tandis que les « autres », qui n’ont pas encore été « élues », applaudissent, rigolent et encouragent le bourreau, comme dans une parodie de mauvais goût. L’histoire de la souffrance humaine n’est pas seulement écrite par des tyrans et des despotes, par des gouvernements et des églises qui ont imposé toutes les formes de souffrance aux plus faibles : l’histoire est écrite par des hommes et des femmes, par des pauvres qui collaboraient et collaborent avec les bourreaux.
La collaboration que trop d’opprimés entretiennentavec le pouvoir ne consiste pas seulement à applaudir le patron, à chanter ses louanges, à mépriser avec lui « l’ennemi inventé ». La collaboration consiste aussi à regarder ailleurs, à penser « heureusement, je ne suis pas concerné », à faire preuve d’une docilité effrayante… La collaboration, c’est isoler le prisonnier dont c’est le tour d’être puni, à le regarder sans rien faire alors qu’il lutte. La collaboration, c’est fermer sa gueule et se menotter soi-même.

Mi-juin 2009